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Patrimoine bâti lié à l'eau
Les nombreuses sources et rivières du Centre-Corse offrent une importante richesse en eau sur tout le territoire. L’homme a toujours convoité ce bien si précieux et a cherché à maitriser l’eau pour sa survie et son bien-être. C’est pourquoi, beaucoup de fontaines, lavoirs, moulins, ponts et canaux d’irrigation ont été construits dans les villages et hameaux mais également dans les lieux les plus reculés du Centre-Corse. Ces édifices remplissaient des fonctions essentielles (alimentation en eau, hygiène, artisanat) et assuraient aussi un véritable lien social (lieu convivial où l’on se retrouvait et on échangeait).
De nos jours, ce patrimoine historique, témoin du mode de vie de nos anciens, est trop souvent oublié et avec lui les usages, croyances et légendes qu’il recèle.
Le CPIE A Rinascita, soutenu par L’Europe, l’Office de l’Environnement de Corse (OEC) et le Groupe d’Action Locale (GAL) Centre-Corse, a réalisé un premier inventaire du petit patrimoine bâti lié à l’eau du territoire Centre-Corse.
Cet inventaire a permis d’identifier, de localiser et de caractériser les édifices ainsi que de recueillir le patrimoine culturel existant autour. L’étude s’est appuyée sur une méthodologie aboutissant à la rédaction de fiches descriptives pour chaque édifice, accompagnées de leurs photos.
Les fontaines
Les ouvrages les plus fréquemment rencontrés sont les fontaines. La quasi-totalité des communes possèdent plus d’une fontaine (celle de Sant’Andre di Bozio en dénombre 14). En effet, l’approvisionnement en eau était, avant l’installation de l’eau courante dans les maisons, un enjeu vital. Les fontaines alimentaient en eau les villageois (au centre des hameaux) mais également les gens de passage (lorsqu’elles sont située en bord de sentier, route et intersection).
Ces édifices, construits en majorité en pierres locales et en schiste, sont généralement de taille modeste avec une sortie d’eau en vasque creusée dans une pierre. Parfois l’on peut rencontrer de magnifiques fontaines sous voûte qui permettaient de s’abriter à l’ombre et au frais.
Les lavoirs
Les lavoirs, ouvrages marquant un souci d’hygiène grandissant au XIXème siècle, facilitaient la vie des femmes qui n’avaient plus besoin de descendre au ruisseau pour laver leur linge. Ces édifices, abrités sous un toit en lauze, possèdent généralement deux bassins rectangulaires (un pour laver le linge et un pour le rincer) couverts de ciment pour colmater les fuites. Moins indispensables que les fontaines, ces ouvrages ont également subi la concurrence des machines à laver. De nos jours, plus de la moitié ne sont plus fonctionnels.
Les moulins
Une majorité des moulins inventoriés sont à roue horizontale installée en prise directe sur la meule tournante. Cette roue était alimentée par une chute d’eau, elle-même déviée du ruisseau par des canaux (souvent encore visible) et guidée par des pièces en bois de châtaigniers.
Majoritairement composés d’un double système de rotation, ces moulins permettaient de moudre le blé et la châtaigne sur un même site.
Ces ouvrages, proches des ruisseaux, sont éloignés des hameaux et souvent laissés à l’abandon : un bon nombre nécessiterait une rénovation partielle ou complète.
Les ponts génois, canaux d’irrigation et bassins
Ces ouvrages sont en nombre moins important mais sont tout autant remarquables par leurs tailles, utilités, ou par les histoires qu’ils recèlent. .